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  • Photo du rédacteurCamille Lagier

Post 16 - Le duel des émotions

Post 16 : Duality - Translation on the bottom

Bonjour à tous, aujourd’hui je reprends ma plume pour un post typique de la psychologue de comptoir que je suis ;-)

Je vais vous parler un peu des émotions que l'on vit un peu tous les jours, pendant et suite à une maladie. C’est souvent les montagnes russes, vous ne trouvez pas ?



Un jour ça va aller, vous allez de l’avant, vous profitez du beau temps, ou de prendre votre café le matin. Et puis le lendemain vous êtes bombardés d’angoisse, de tourments et autres peurs.


Je vais vous parler de ces bonnes et mauvaises ondes, qui s’affrontent durant et après la maladie.


Je vais commencer par le mauvais, car je ne sais pas pour vous, mais pour moi il est plus facile de parler de pensées négatives que de l’inverse ! Parce que notre cerveau a plus de facilité à absorber nos angoisses, nos peurs, nos questions, plutôt que nos pensées positives.


Avant de passer par la case Lyell, j’étais une jeune femme ordinaire. Enfin je crois ? J’avais un côté assez léger, fleur bleue, à tendance superficielle, mais j’aimais ça. Je vivais en me projetant, toujours. J’envisageais toujours le pire d’une situation, peut-être pour ne pas être déçue si j’échouais ou me ramassais, qui sait ? Je voyais le verre à moitié vide, je n’avais pas confiance en moi, je me trouvais nullissime, je ne voyais que des défauts en moi. Le tout bercé par une enfance assez solitaire, et parfois mal menée à l’école. Tout ça a fait que je n’avais pas un caractère bien trempé. Plutôt douce et un côté marrante, pour dédramatiser le côté ridicule de ce que je voyais en moi. Cela m'a permis de toujours recentrer mon entourage, afin de garder autour de moi les personnes qui me font me sentir bien vivante. Voilà, vous avez un peu en tête la personne que j’étais, fragile, mais douce. Angoissée mais marrante ;-) drôle de cocktail soit dit en passant !


-- Quand le Lyell a débarqué --


Quand j’ai commencé à être malade j’ai paniqué. Cette histoire ne sentait pas, mais alors pas du tout bon. Si vous avez suivi un peu l’histoire de ma maladie, vous aurez compris que tout est allé bien trop vite. Je n’ai pas eu le temps de prendre une bouffée d’air que j’étais déjà en train de me noyer. Du coup c’était la panique. J’avais peur de mourir.


Et là, la dualité des émotions commence.


Le duel entre les bonnes et les mauvaises ondes. Parce que vous savez, quand vous êtes immobilisé dans un lit, sous morphine, avec un pied dans le monde réel et celui du rêve vous n’avez pas grand-chose à faire, à part cogiter.

Alors j’ai commencé à penser, dès ma première nuit. C’était parti pour un long voyage dans le monde de mon subconscient.

La première nuit était la plus difficile, déjà parce que mon état de santé me laissait entrevoir la fin de mon ancien moi, chose que j’ai vite balayé en l’enfouissant très très profondément. Mais aussi parce que je venais d’apprendre qu’on allait sans doute devoir me raser le crane.


Alors là, la jeune femme superficielle, qui peut passer 8h sur ASOS s’est dit qu’elle n’allait pas pouvoir surmonter cette épreuve. C’était bien trop dur à avaler (oui, j’ai préféré penser à mon crâne rasé plutôt qu’à ma possible mort). A ce moment on perd espoir. Mais il y a toujours une petite voix, qui nous dit « CA VA ALLER ». Sur le coup je l’ai écouté. Du coup j’ai passé ma nuit (non pas à dormir) à me dire que ça irait ! Emma Watson elle a eu les cheveux courts, Natalie Portman aussi ! Et aussi Millie Bobby Brown dans Stranger Things ! Mes pensées ont cela dit étaient vite interrompues par un cathéter artériel qui foutait le camp.


Ce n’est pas facile. Dans un état qui n’est pas stable, de se dire que ça va aller. Un jour je m’accrochais, j’avais envie de vivre, et le lendemain j’avais envie qu’on m’aide à partir, tant la souffrance physique et mentale n’était pas soutenable.


Je me souviens que les premiers sentiments positifs que j’avais étaient clairs comme de l’eau de roche. J’ai dit à mon conjoint que je n’allais pas me laisser faire, que je pensais à tous nos souvenirs heureux que nous avons ensemble. Je lui ai dit que quand je sortirai de l’hôpital, je n’aurais plus jamais peur de rien. Que c’était tellement futile d’avoir peur de choses qui ne se sont même pas produites. Alors que le lendemain, je lui disais que je voulais arrêter. Les montagnes russes !


C’est ça la dualité. Un jour vous avez une rage de vivre, qui est viscérale. Le lendemain vous ne comprenez pas pourquoi vous devez vous infliger tout ça, vous vous dites qu’il serait préférable de ne plus rien éprouver.


Passons.

Quand je suis sortie de l’hôpital, pour rentrer chez moi et reprendre une vie « normale », on ne m’avait pas prévenue que je devais prendre avec moi, une valise remplie d’angoisses, de questions, de tourments et de peurs plus ou moins rationnelles. On ne m’a pas donné les clés, pour retrouver un peu de légèreté, ni pour accepter ce nouveau moi, dont je n’encaissais vraiment pas le reflet.


Les premiers moments étaient bercés par la peur de mourir, la peur de revivre cette maladie, et aussi par ces innombrables questions, qui aujourd’hui encore viennent parfois me faire un coucou.

"Pourquoi moi ? Qu’ai-je fait pour mériter cela ? Pourquoi je m’en sors si bien alors que d’autres non ? Pourquoi c’est si injuste ?"


"En apparence la vie n'a aucun sens, et pourtant, il est impossible qu'il n'y en ait pas un" - Albert Einstein

Le temps s’est écoulé depuis que je suis sortie de l’hôpital, c’était il y a 4 mois.


Aujourd’hui je vous assure que « je vais bien ». Tous les jours ne sont pas remplis de rebondissements, ni de révélations. J’ai toujours des doutes, quant à mes capacités à réussir ce que j’entreprends. Des fois je me pose des questions, en me disant que je ne devrais pas, qu’il y a pire ailleurs. Mais c’est idiot. Tout le monde a le droit d’admettre que la vie est difficile des fois. Alors j'accepte de ressentir tout ça.


Mais la vie n’est pas que ça.

Il est important de prendre un moment pour vous rappeler que vous êtes forts. J’ai tendance à oublier que je suis plus forte que ce que je crois. Peu importe comment les choses évoluent avec le temps, il faut aller de l’avant, et ne pas se laisser submerger par nos angoisses et les attentes de nos proches. Il faut se dire qu’il y aura toujours des moments de plaisir, et d’autres moments où nous aurons un coup de blues. C'est juste humain.


Pour rien au monde je ne reviendrai en arrière. Tout ce qui me touche au quotidien, me rend plus humaine, plus sensible. Et cette sensibilité je ne veux vraiment pas la perdre, car c’est un peu grâce à elle que j’ai pris la décision de créer ce blog aujourd’hui.


J’aime à me rappeler que tout n’est pas acquis, j’aime à me rappeler que j’ai vécu des moments douloureux, pour constater qu’aujourd’hui je suis bien vivante, et que je peux aller regarder le soleil se coucher (je le répète souvent, mais je trouve ça magnifique).



Mes moments de blues se voient aujourd’hui récompensés, par une petite prise de conscience. Quand je me dis que je n’aime pas perdre mon temps à rien faire (parce que j’ai quitté mon ancien boulot pour relever de nouveaux défis, balayé par mon Lyell), je finis par me rendre compte que que je veux un boulot qui me plait, et pourquoi ne pas lancer ma propre affaire. Quand je me dis que je commence à avoir des rides, je me rends compte qu’elles racontent des histoires elles aussi. Etc..


Dites-vous bien que ces questions que vous vous posez, tous les jours, n’auront sans doute jamais de réponse. Mais c’est OK. Car la vie c’est ça aussi, des incompréhensions et des inégalités. Je m’en suis longtemps voulue d’être « en vie ». Je me suis dit beaucoup de fois que ce n’était pas juste, pour les personnes qui y sont restées, et celles qui ont bien plus de séquelles que moi. Mais à quoi bon m’en vouloir ? C’est un peu pour cela aussi que je créer ce blog, c’est un exutoire et une façon pour moi de me sentir moins coupable face à l’inégalité de ces maladies.


Le tout dans ces angoisses, ces tourments et ces questions, ce n’est pas de trouver des solutions miracles et radicales, non. Le tout est d’accepter de vivre ça. Accepter de passer par toutes ces émotions, qui au final ne vous rendent que plus humain, plus sage. Sachez que ces émotions, aussi dures soient-elles à vivre, vous rendront plus forts, et forgerons votre caractère, votre histoire. Vous vous rendrez vite compte, que vos tracas d’autrefois ne vous font plus aussi peur, et que vos angoisses quant à votre futur seront moins pesantes. Parce qu’inconsciemment, vous vous êtes recentrés et vous êtes tellement plus forts.

La dualité de nos émotions nous sert à affronter la réalité et à accepter ce qu’il s’est passé.


Les choses ne seront plus pareilles certes, mais nous y voilà, nous arrivons à toucher du doigt toutes ces choses qui nous paraissaient avant inaccessibles.


Ne regrettez pas d’avoir vécu et traversé des épreuves difficiles, comme la maladie. Soyez toujours fiers de cette histoire que vous raconterez, dont vous serez le héros. Vous êtes bien vivants aujourd’hui, félicitez-vous d’avoir réussi, et profitez surtout.


Désormais j’aime penser que les choses vont aller bien. Je n’envisage plus le pire, je n’envisage pas grand-chose en fait. Je fais tout pour que mes projets et mes rêves se réalisent. Je mets beaucoup d’énergie dans ce que j’entreprends, dans ce que je fais. Je suis déterminée à enfin mener la vie que j’ai toujours voulu vivre. Alors chaque journée n’est peut-être pas parfaite, mais il y a toujours des moments où je me sens en vie.

"Tombe sept fois, relève-toi huit fois" – Proverbe Japonais

Rien n’est prévisible dans la vie.

Il faut se dire que ce n’est pas parce que nous envisageons le pire qu’il se produira, et à contrario, ce n’est pas parce que nous ne l’envisageons pas qu’il ne se produira pas. Nous ne sommes pas maître de l’issue de notre histoire, nous ne pouvons pas prédéfinir à l’avance toute l’Histoire. Mais nous pouvons faire en sorte que le chemin que nous emprunterons soit semé de joies, d’une certaine légèreté et de beaux souvenirs.



Maintenant que vous entrevoyez le verre à moitié plein, ne pensez-vous pas que vous pourriez faire un pas en avant ? Un pas vers le rêve ?


N’oubliez pas, de cultiver chaque jour votre bonheur. Armez-vous de pensées positives, et n’oubliez pas d’observer la vie, et ses belles couleurs.


Merci à tous les courageux qui auront lu cet article jusqu’au bout ;-)


A bientôt pour un nouveau post <3, Love, Camille


 

Post 16 : Duality


Hello everyone, today I'm writing a post from the therapist I am (joke..) ;-)

I'm going to tell you a little about the feelings that we live every day, during and after an illness. It's often like roller coaster, don't you think?


One day it's okay, you go ahead, you enjoy the good weather, or you enjoy taking your coffee in the morning. And then, the next day you feel stressed, desperate, sad...


I'm going to talk about these good and bad vibes, which fight during and after the illness.


I'm going to start with the bad ones, because I don't know about you, but for me it's easier to talk about negative thoughts than the good ones! Because it's easier for our brains to absorb our anxieties, our fears, our questions, than our positive thoughts.


Before going through the TEN, I was an ordinary young woman. Well, may be... I had a sweet and superficial side but I liked it. I lived by projecting myself, always. I always considered the worst of a situation, maybe not to be disappointed if I failed, who knows? I saw the glass half empty, I didn't trust myself, I found myself not so good, I saw only defects in me. I was so lonely when I was a child, I didn't have friends until I had 15 years old. So I was not a real fighter,or a strong girl. But I am a funny girl, who loves telling jokes. This allowed me to always refocus my friends, to keep around me people who make me feel alive.

Well, you have anow a better image of the person I was, fragile, but sweet. Anxious but funny ;-) Weird cocktail, isn't it ?


--- When the TEN has arrived ---


When I started being sick I panicked. This story didn't seem good.

If you followed the story of my illness, you are going to understand that everything went too fast. I didn't have time to take a breath that I was already drowning. So it was panic. I was afraid of dying.


And there, the duality of feelings begins.


The duel between good and bad feelings. Because you know, when you are immobilized in a bed, with morphine, with a foot in the real world and the other on another dimension, you don't have much to do, except to think about all this shit.

So I started to think, on my first night. It was a long journey into the world of my thoughts.


The first night was the most difficult, first because my state of health gave me a portrait of the end of my old self, something that I quickly swept away by burying it very deeply. But also because I had just learned that I would probably have to shave my skull.


Then, the superficial woman who can spend 8 hours on ASOS said she wasn't going to win this test. It was too hard to swallow (yes, I preferred to think of my shaved head than my possible death). At this moment we lose hope. But there is always a small voice, which tells us "IT WILL BE OKAY". First I listened to this voice. So I spent my night (not sleeping) to tell myself that it will be okay! Emma Watson had short hair, Natalie Portman too! And also Millie Bobby Brown in Stranger Things! My thoughts were quickly interrupted by an arterial catheter that was running out of my arm...!


It is not easy. In a state that is not stable, to say that it will be okay. One day I was fighting, I wanted to live, and the next day I wanted to die... The physical and mental suffering was so horrible.


I remember that the first positive feelings I had were strong. I told my fiance that I was going to figth, and I was thinking of all our happy memories that we have together. I told him that when I leave the hospital, I will never be afraid of anything again. That it was so futile to be afraid of things that didn't even happen. While the next day, I told him that I wanted to stop, to die. Roller coasters !


That's duality. One day you want to fight, to live more than anything else. The next day you don't understand why you have to live such a horrible experience, you think that it would be better to stop, right now.




When I left the hospital, to go back home and start a "normal" life, nobody told that I had to take with me a suitcase full of anxieties, questions, torments and fears (more or less rational). They didn't give me the keys, to find lightness, or to accept this new self, which I really hated.


The first moments were lulled by the fear of dying, the fear of reliving my TEN, and also by all these questions, which still come today to say hello to me.

 

"Why me, what have I done to deserve this, why is it so unfair?"


The time has passed since I left the hospital, it was few months ago.


Today I assure you that "I'm fine". Every day is not full of twists and revelations. I still have doubts about my ability to succeed in what I do. Sometimes I ask myself some questions, telling myself that I shouldn't do that, that there is worse elsewhere. But it's stupid. Everyone has the right to admit that life is difficult sometimes. So I accept to feel all this feelings.


But life is not only that.

It's important to take a moment to remember that you are strong. I tend to forget that I am stronger than I think. No matter how things evolve over time, we must let it go, and not be overwhelmed by our anxieties and the expectations of our family/friends. It must be said that there will always be moments of pleasure, and other times when we will be sad. It's just human.


For nothing in the world I want to go back in time. Everything that touches me everyday, makes me more human, more sensitive. And and don't want to lose it, because thanks to that that I made the decision to create this blog today.


I like to remember that everything is not acquired, I like to remember that I lived painful moments, to remember that today I'm alive, and that I can go watch sunset. <3<3<3



My sad moments are now rewarded by a little awareness. When I say that I don't like to waste my time doing anything (because I left my old job to take up new challenges, swept by my TEN), I finally realize that I want a job that I like, and why not start my own business. When I tell myself that I'm starting to have wrinkles, I realize that they tell stories too. Etc ..


Tell yourself that these questions that you ask to yourself every day, will probably never have an answer. But that's OK. Because life is that too, misunderstandings and inequalities. I felt guilty to be "alive". I told myself many times that it wasn'tt fair, for the people who died, and those who have more after-effects than me. But what's the deal? It's for this reason that I created this blog.


All in these anxieties, torments and questions are not here to find magical solutions, no. It's all about accepting that. Accept to going through all these feelings, which make you more human, wiser. You have to know that these emotions, as hard as they are to live, will make you stronger. You are going to realize that your worries of the past are no longer as frightening, and that your anxieties about your future are going to be more in your mind. Because you have refocused yourself and you are so much stronger.

  

The duality of our feelings are here to accept what happened.


Things will no longer be the same, but here we are, we are alive, and we see life in a different way !


Don't regretyour difficults moments. Always be proud of this story that you will tell, you are the Hero of your life. You are alive today, congratulate yourself on having succeeded, and enjoy life !


Now I like to think that things will be fine in the future. I don't see the worst anymore. I do everything make my dreams come true. I put a lot of energy into what I do. I am determined to finally live the life I have always wanted to live. So each day may not be perfect, but there are always times when I feel alive.


Nothing is predictable in life.

It must be said that it's not because we are considering the worst that it's going to happen, and conversely, it's not because we don't plan to worst, that it will not happen. We are not the master of our history, we can't predefine the whole history. But we can make sure that the path we take is going to be filled with joy,with happiness and beautiful memories.


Now that you see the glass half full, don't you think you could do a step forward? A step to yout dreams ?


Don't forget : cultivate each day your happiness. Arm yourself with positive thoughts, and don't forget to take a moment, sometimes, to watch your life, and its beautiful colors.


Thank you to all brave people who have read this article to the end ;-)


XOXO

Camille


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